mercredi 25 août 2010

La construction idéologique de la différence du Québec : le cas des armes à feu

La rhétorique de la 'différence' du Québec est fréquemment utilisée par le Bloc Québécois pour justifier sa raison d'être en tant que défenseur des intérêts du Québec. Or, cette rhétorique politique de la 'différence' est fortement ancrée dans les médias nationalistes où sont le plus souvent mises en relief les différences entre le Québec et les Québécois et le Canada et les Canadiens, au détriment de ce qui est partagé et commun. La construction politique et médiatique d'une différence gonflée et artificielle du Québec vis-à-vis du Canada est ainsi un trait marquant de la politique québécoise. J'essaierai de montrer qu'en plus d'être fausse, cette façon de voir le monde à travers ses différences rend difficile la collaboration en vue du règlement de problèmes politiques importants partagés par tous les Canadiens. Rarement un jour ne passe sans que cette construction idéologique de notre 'différence' ne s'opère sous nos yeux, à tel point qu'on traite d'aveugles ceux qui refusent de regarder à travers les lunettes de la différentiation.

Ce fut le cas encore aujourd'hui, dans un article du Devoir analysant les résultats d'un sondage sur les perceptions des Canadiens sur la question des armes à feu. Le ton est donné dès le premier paragraphe de l'article : « L'abolition du registre des armes à feu revient au centre des débats à Ottawa et un nouveau sondage montre que les Canadiens sont nombreux à souhaiter sont démantèlement. Sauf au Québec, qui fait bande à part ». Et plus loin, dans un paragraphe intitulé « Le Québec à part », on se fait répéter, pour être bien sûr que nous avons compris : « Dans le sondage Angus Reid, on constate sans surprise que le Québec fait bande à part »

On peut facilement déconstruire cette affirmation de la 'distinction' québécoise en regardant une à une les questions du sondage, plutôt que la seule question pour laquelle la population du Québec s'exprime de façon légèrement différente (et encore).

La première question est la suivante : « In your view, is gun violence in Canada a very serious problem, moderately serious, not too serious or not a problem ». À cette question, 76% des Québécois on affirmé que la violence représentait un problème grave (très grave ou modéré), contre 71% des ontariens (une différence de 5%) et 66% des Britanno-colombiens (10% de différence).

Voici une autre lecture, axée sur ce que les gens ont en commun : 71% des Ontariens, soit un peu plus de 9 millions de personnes, partagent l'avis des 76% de Québécois, soit près de 6 millions de personnes, qui estiment que la violence par les armes à feu constitue un problème. Cela fait 15 millions de personnes. À l'échelle du pays, on parle d'un total de près de 24 millions de personnes (soit 70% des répondants), y compris 6 millions de Québécois. Jamais l'article ne fait mention de cette similarité, et un parti comme le Bloc est allergique à ce type d'identification des Québécois aux autres Canadiens.

La seconde question est la suivante : « Some people have called for a complete ban on handguns in Canada. Which of these statements comes closer to your own point of view » Le premier énoncé est le suivant: "A complete ban would be justified, since current regulations are not working and guns stolen from legal owners are being used in crimes". 57% des Ontariens, contre 54 % des Québécois et 49% des Britanno-colombiens voient leur point de vue reflété par cet énoncé, la moyenne canadienne étant précisément 49%. Encore ici, ce que partagent les Québécois avec une majorité écrasante de Canadiens pourrait facilement ressortir si on se donnait la peine de le faire. S'il y a différence des Québécois, elle ne ressort pas à travers cette question, bien au contraire.

La similarité entre les opinions des Ontariens et des Québécois apparaît également dans les résultats de la question suivante : « Do you think it should be legal or illegal for ordinary citizens to own firearms ? ». À cette question 53% des Ontariens et 54% des Québécois ont répondu que la possession d'arme à feu devrait être illégale. Les chiffrent parlent d'eux-mêmes.

Ce qu'une telle analyse première analyse permet tout d'abord de constater est que des pourcentages similaires d'Ontariens et de Québécois pensent la même chose sur la question des armes à feu. Cette proximité de pensée est constamment passée sous silence au profit de la rhétorique de la différence Québécoise.

Mais nous aurions tort de nous arrêter à cette similarité entre nos deux provinces autour de cette question, car tôt ou tard cela nous amènerait à faire notre propre construction idéologique des différences des provinces du Centre du Canada vis-à-vis des provinces de l'Ouest. Pour l'instant, cela démontre tout simplement que le Québec n'est pas si différent que cela sur la question des armes à feu.

Une deuxième conclusion que nous pourrions, et devrions à mon avis, tirer de ces résultats est qu'il existe des gens qui pensent comme nous dans toutes les provinces, quel que soit notre point de vue. Pour les partisans du maintien du registre, ces millions de Canadiens qui pensent comme nous sont et devraient être considérés comme des alliés potentiels dans notre lutte pour sauvegarder le registre des armes à feu, des alliés qui connaissent bien leur milieu et qui seraient en mesure d'influencer leurs voisins indécis.

Prenons le cas de la question du sondage où une différence semble se dégager dans les opinions des Québécois vis-à-vis de celles des autres Canadiens : « Do you support or oppose scrapping the long gun registry ? ». 51% des Québécois s'opposent à l'abolition du registre, contre 34% d'Ontariens et 28% de Britanno-colombiens, dont environ 25% n'ont pas d'opinions arrêtés sur le sujet. Plutôt que de souligner à grand trait cette différence de 17% et de la brandir en disant « Les Québécois sont différents» ou « Le Québec est à part », et même de l'utiliser éventuellement comme une autre raison de se séparer, pourquoi le Bloc ne s'allie-t-il pas avec l'écrasante majorité de députés libéraux pour tenter de convaincre les 24% d'indécis de la valeur de l'importance du registre ? Pour ma part, je trouverais plus acceptable que le chef du Bloc fasse une tournée canadienne pour défendre le registre que pour promouvoir la souveraineté, sans toujours souligner comme il le fait la 'différence' et la 'distinction' du Québec.

Des discussions constitutionnelles aux débats sociaux et politiques autours d'enjeux précis comme celui du Registre des armes à feux, la 'différence' du Québec est invoquée de façon constante, comme un dogme religieux. Or cette perception de notre différence est le fruit d'une construction idéologique concertée entre l'intelligentsia et les politiciens nationalistes, laquelle nuit aux Québécois plutôt qu'elle ne les sert. L'exemple de l'analyse du sondage sur la question des armes à feu fait aujourd'hui par un journaliste du Devoir n'en est qu'un parmi tant d'autres. Il suffit d'ouvrir les yeux, de questionner l'utilité de chercher la différence plutôt que les points communs, et de voir les autres Canadiens comme des alliés dans la résolution de nos problèmes communs.

Philippe Allard
Candidat du Parti libéral du Canada dans Laurier-Ste-Marie

http://www.visioncritical.com/2010/08/two-in-five-canadians-would-scrap-long-gun-registry
http://www.ledevoir.com/politique/canada/294909/armes-a-feu-l-abolition-du-registre-divise-les-canadiens

dimanche 22 août 2010

Le Top 20 "Je me souviens" : le palmarès des 20 ans du Bloc

Le 13 août 1990, le Bloc Québécois, premier parti politique de l’histoire du parlement canadien voué à la séparation du Québec, élisait son premier député à l’occasion d’une élection partielle dans la circonscription de Laurier-Sainte-Marie, un certain Gilles Duceppe.

Depuis ce jour, le Bloc Québécois se présente comme un parti, comme le seul parti, capable de représenter les intérêts du Québec.

Or, rien n’est plus contraire à la réalité. Le Bloc ne représente pas les intérêts des Québécois et des Québécoises et il a su le prouver à maintes reprises depuis sa création.

Si les électeurs ont le droit de voter pour le Bloc Québécois, ils ont aussi le droit d'avoir l'heure juste sur les positions et les gestes posés par ce parti au fil des ans.

C’est pourquoi il convient de profiter de cet événement important que constitue le 20e anniversaire de l’élection de Gilles Duceppe pour montrer à quel point le Bloc Québécois nuit au Québec et au Canada en rappelant certains moments clés où les intérêts des Québécois et des Québécoises n’étaient pas la priorité du Bloc. Vous aussi dites : je me souviens !

Bonne lecture !

Philippe Allard
Candidat du Parti libéral du Canada dans Laurier-Sainte-Marie

Le top 20 « Je me souviens » : Le palmarès des 20 ans du Bloc



1ère et 2e positions - Un référendum perdu, une présence qui s'éternise.
Pour terminer ce palmarès, deux dates marquantes. Le 30 octobre 1995 eut lieu le deuxième référendum sur la souveraineté du Québec. La participation active de la cinquantaine de députés du Bloc Québécois, alors opposition officielle à Ottawa, à la campagne référendaire contribua à amener le pays au bord de la rupture. Celle-ci aurait eu des conséquences économiques, juridiques et sociales extrêmement graves pour les Québécois, selon les analyses d'une très grande majorité d'experts. Que les députés du Bloc, qui constituaient plus des deux-tiers de tous les députés québécois, n'aient été en mesure de convaincre une simple majorité de citoyens de la valeur de l'option souverainiste, témoigne du décalage qui existe, et qui existe toujours, entre la population québécoise dans son ensemble et les élus du seul parti souverainiste à Ottawa. Référendum après référendum, sondage après sondage, à de très rares exceptions près correspondant à autant de poussées éphémères de fièvre nationaliste, une majorité de Québécois affirment qu'ils ne veulent pas de la séparation, et le Bloc persiste depuis sa création à faire croire le contraire.

Mauvais perdants, le 31 octobre 1995, au lendemain du référendum, les députés du Bloc refusèrent d'avouer qu'ils s'étaient trompés et de plier bagage. Pourtant, un des premiers engagements de son fondateur, Lucien Bouchard, fut que la présence du Bloc à Ottawa serait temporaire : pas question de s'éterniser. Or, depuis ce jour, le Bloc n'a fait avancer ni la souveraineté du Québec, pas plus qu'il ne fait progresser le pays. Là est tout le drame de la présence du Bloc à Ottawa : son incapacité à exercer une influence déterminante et positive sur le choix des politiques qui sont prises au nom des Québécois et des Canadiens. Depuis ce jour du 31 octobre 1995, le gaspillage d'énergie, de ressources et de compétences par les quelques 120 députés bloquistes pour faire valoir l'option souverainiste empêche les Québécois de contribuer à l'avancement de leur pays...en attendant ad vitam aeternam un référendum gagnant, ou la disparition tranquille du Bloc quand les Québécois seront convaincus à quel point il ne travaille pas réellement dans leur intérêt.

3e position - Quand nul n'est prophète en son pays...
Réalisant peut-être (on peut toujours rêver !) que les Québécois étaient devenus insensibles aux efforts faits par son parti depuis 20 ans pour promouvoir la souveraineté/séparation du Québec, le chef du Bloc a récemment décidé d'orienter ses actions vers l'extérieur en cherchant à convaincre la communauté internationale de la nécessité et de l'imminence d'un troisième référendum. Le 9 juin dernier, il utilisa sa position de chef d'un parti politique fédéral et les armoiries de la Chambre des communes à Ottawa pour faire la promotion de la souveraineté du Québec auprès de 1600 personnalités, chefs d'état, parlementaires, journalistes, leaders syndicaux de tous les pays, en leur envoyant une lettre dans laquelle l'Histoire est réécrite à l'encre souverainiste. Ce que la lettre oubliait de spécifier, c'est qu'une majorité bien nette de Québécois ne souhaitent pas la séparation/souveraineté, ou même de troisième référendum sur la question. Quel intérêt les Québécois peuvent-ils avoir à ce qu'on leur attribue à tort une volonté de se séparer lorsqu'on s'adresse à la communauté internationale ? Nous sommes une majorité de Québécois à croire que nos intérêts n'ont clairement pas été défendus par la propagande internationale du Bloc.

Pour adhérer au groupe Facebook Contre la propagande internationale du Bloc, cliquez ici : http://www.facebook.com/?sk=2361831622#!/group.php?gid=134525013225749

4e position - Le Bloc cherche la disparition du fédéral du paysage québécois

Chaque fois qu’ils en ont l’occasion, les députés bloquistes demandent que le gouvernement fédéral disparaisse de la vue, et de la vie, des Québécois. Un exemple récent peut-être trouvé dans les demandes de cession des terrains appartenant au fédéral dans la région de Québec, en février 2009. Présentant le gouvernement fédéral comme celui d’une nation étrangère, le Bloc demanda dans une rhétorique guerrière que les Plaines d’Abraham et les terrains de l’Assemblée nationale soient cédés au gouvernement de la province. Les Plaines d’Abraham, un de lieux fondateurs du Canada, sont gérées et mises en valeur par la Commission des champs de bataille nationaux, depuis sa création en 1908, afin d’honorer la mémoire des combattants français et anglais. Cette tendance navrante à chercher la disparition du fédéral du paysage québécois s’applique également au drapeau canadien, dont la présence, minimale au demeurant, au Québec est perçue comme une insulte, ou pire, comme une déclaration de guerre par le gouvernement canadien. Ayant voté deux fois contre la séparation et ainsi témoigné avec force de leur attachement au Canada, les Québécois n’ont-ils pas le droit de voir flotter le drapeau canadien dans le paysage québécois ?

5e position - Le Bloc capitule en appuyant l’entente à rabais sur le bois d’œuvre

En appuyant la capitulation des conservateurs de Stephen Harper dans l’entente à rabais du 27 avril 2006 sur le bois d’œuvre, le Bloc Québécois a privé l’industrie forestière d’une somme compensatoire de 1 milliards de dollars à laquelle elle avait pourtant droit. La moitié de cette somme fut d’ailleurs remise directement à ses compétiteurs américains, qui l’ont utilisé depuis pour accroître leur productivité et la mise en marché de leurs produits au Canada, aggravant les effets de la crise économique de 2008. Un parti responsable et réellement soucieux des intérêts des travailleurs aurait exigé que le gouvernement défende les droits de l’industrie forestière canadienne reconnus par les cours internationales, les jugements ayant toujours été favorables au Canada dans le conflit qui l’opposait aux États-Unis dans ce conflit. En succombant à la pression exercée par le gouvernement conservateur et à l’attrait d’une entente à rabais engageant l’industrie et le gouvernement pour plusieurs années, le Bloc n’a contribué en rien à régler les problèmes structurels de cette industrie, tout en semant l’inquiétude des acteurs de plusieurs autres secteurs similaires de l’économie, qui se demandent s’ils ne feront pas eux aussi l’objet de concessions du même genre dans le cas de conflits futurs.

6e et 7e position - Quand le chef du Bloc vend la séparation aux Canadiens

En janvier 2005 et avril 2010, le chef du Bloc entreprit deux vastes tournées qui l’amenèrent aux quatre coins du pays. Une grande majorité de Québécois ne voulant rien savoir d’un référendum et encore moins de la séparation du Québec, Gilles Duceppe décida d’enfiler ses habits de colporteur de la souveraineté en ‘terre étrangère’. Plutôt que de chercher avec les autres Canadiens soucieux de progrès, de développement et de solidarité, des solutions à des problèmes qui touchent la vie des gens ou pour mettre sur pied de projets exaltants bénéfiques pour tous, le chef du Bloc préféra utiliser cette tournée pour expliquer à nos compatriotes que le Canada serait bien mieux sans le Québec. Or, les Canadiens vivant à l’extérieur du Québec savent à quel point Gilles Duceppe se trompe. Un leader qui a à cœur les intérêts des Québécois chercherait avant tout à promouvoir le savoir-faire des Québécois, mais également à apprendre des autres Canadiens et à collaborer avec eux pour faire avancer le pays. Cette transmission de savoirs et de compétences entre les Québécois et les autres Canadiens est tristement absente de la mentalité bloquiste, et rien n’a mieux illustré cette absence que les deux dernières tournées pancanadiennes du député de Laurier-Sainte-Marie.

8e position - le Bloc, allié de l'industrie du tabac

Québécois, quand le Bloc affirme défendre vos intérêts, méfiez-vous ! En décembre 1996, le gouvernement de Jean Chrétien décidait de s’attaquer à un problème majeur affectant la santé des Canadiens, particulièrement chez les jeunes : le tabagisme. En déposant le projet de loi C-71 (Loi sur le tabac), le ministre de la santé de l’époque cherchait notamment à réduire l’exposition des jeunes à la publicité liée au tabac, en ciblant particulièrement les commandites d’événements sportifs et culturels. Pour le Bloc, cela représentait une attaque innommable contre les intérêts du Québec, estimant que l’interdiction de la publicité liée aux commandites par les compagnies de tabac allait gravement nuire à l’industrie culturelle et touristique de la province. Fort de l’appui politique des députés du Bloc et de l’opposition de ces derniers aux groupes faisant la promotion de la santé, l’industrie du tabac a forcé le gouvernement à retarder l’implémentation complète de la loi jusqu’en 2003. Or, le cataclysme économique prévu par le Bloc ne s’est pas produit, bien au contraire. Force est de constater que le Bloc n’a pas été en mesure de saisir où se trouvaient réellement les intérêts des Québécois, quand on sait que les produits du tabac tuent davantage que les accidents de la route, les suicides, l’alcool et le SIDA combinés.

http://www.nsra-adnf.ca/cms/index.cfm?group_id=1272

Pour lire les débats parlementaires autour de Loi sur le tabac :

http://www.hc-sc.gc.ca/hc-ps/pubs/tobac-tabac/pleadings-argumentation/appendix-annexe7a-fra.php

9e position - Le Bloc cherche la division, plutôt que le partage et la solidarité

Dans chacun des ‘dossiers’ dans lesquels ils interviennent, les députés et le chef du Bloc Québécois ne cessent d’affirmer que les Canadiens et les Québécois sont des espèces différentes et que leurs différences sont irréconciliables. Quels intérêts les Québécois peuvent-ils bien avoir à se faire mettre dans la gorge un tel mensonge. Les Canadiens de toutes les provinces n’ont-ils pas intérêt à vivre dans environnement sain ? Les familles à bas revenus de partout au Canada n’ont-elles pas intérêt à avoir accès à des logements abordables ? Chaque Canadien n’a-t-il pas un même intérêt que les autres à avoir une alimentation saine ? Les chercheurs et les scientifiques Québécois n’ont-ils pas tout intérêt à tisser des liens étroits avec leurs collègues de partout au pays pour produire les connaissances dont tous les Canadiens ont besoin maintenant ? Contrairement à ce qu’affirme le Bloc, les Québécois ont plutôt intérêt à ce que leurs leaders leur montrent à quel point leurs concitoyens de partout au pays partagent des préoccupations et des espoirs communs : c’est uniquement en faisant cela que nous pourrons tous progresser.

10e position - 1 sur 195 : la moyenne au bâton du Bloc en terme de législation
Le 7 novembre 2003, le projet de loi C-459 visant à instituer le Jour commémoratif de l'Holocauste recevait la sanction royale. Or, la particularité de ce projet est d’être le seul projet émanant d’un député du Bloc Québécois à s’être transformé en une loi. Depuis que les statistiques sur les projets de loi et leur statut ont été mises en ligne il y a 10 ans, les députés du Bloc ont déposé pas moins de 195 projets de loi. De ce nombre, seul le projet de loi C-459 a franchi toutes les étapes de la législation. 1 sur 195. Pendant ce temps, les partis deux partis ayant formé le gouvernement depuis dix ans ont proposé au-delà de 1500 projets, dont 268 ont reçu la sanction royale. À lui seul, le Parti libéral du Canada a transformé en législation 153 projets de loi, une contribution bien concrète, répondant aux besoins réels des Canadiens de toutes les provinces. Un grand nombre de ces projets de lois émanèrent évidemment de députés québécois. Voilà toute la différence entre le fait d’être dans l’opposition et de faire partie du gouvernement.

Pour accéder à ces statistiques: http://www2.parl.gc.ca/Sites/LOP/LEGISINFO/index.asp?Language=F&Session=0&List=genstaNe&ses=0&an=&mn=&PAId=2

11e position – Les Anglophones du Québec, cette minorité oubliée par le Bloc

Il suffit de jeter un coup d’œil sur le site web du Bloc Québécois pour comprendre le type de société que ce parti propose : une société où les Anglophones sont considérées comme des citoyens de seconde zone. Les Anglophones, comme les autres Québécois, n’ont-ils pas intérêt à connaître les positions du Bloc sur l’économie, l’environnement et la culture ? Comment le Bloc Québécois peut-il prétendre défendre les intérêts du Québec en affirmant du même souffle que les Anglophones sont une minorité gâtée et en refusant de s’adresser à eux dans leur langue dans ses outils de communication ? Quand Gilles Duceppe sort son anglais, ce n’est pas pour s’adresser à ses concitoyens anglophones du Québec, mais pour vendre l’idée de séparation au reste du pays et à l’étranger. Quelle crédibilité le Bloc peut-il avoir lorsqu’il demande que les droits des minorités francophones soient respectés dans le reste du Canada ? Non, l’unilinguisme du Bloc n’est pas à l’image de la société québécoise.

www.blocquebecois.org

13e et 12e positions. Deux occasions ratées de servir le Québec

Le 14 juin 2005 et le 12 mai 2007, Gilles Duceppe met fin au suspense sur l’avenir de sa carrière en politique fédérale en décidant de demeurer chef du Bloc Québécois. En optant à deux reprises de rester dans une formation qui n’exercera jamais le pouvoir, Gilles Duceppe n’a pas démontré le leadership nécessaire pour faire avancer concrètement les intérêts des Québécois. En devenant chef d’un parti politique provincial, Gilles Duceppe, parlementaire d’expérience et homme politique chevronné, aurait pu apporter une contribution concrète, comme c’est le cas pour les quelques 120 personnes qui ont été élus bloquistes au fil des ans. De l’avis de la chroniqueuse Chantal Hébert : ce parti «représente un immense gaspillage de talents, dans la mesure où la plupart des membres du Bloc ne connaîtront jamais d'autre vie que celle d'un député d'opposition et n'auront pas l'occasion de mettre leur imposant bagage au service d'un gouvernement». Un tel gaspillage est-il vraiment dans l’intérêt des Québécois ?

http://www.ledevoir.com/politique/canada/84079/en-attendant-duceppe et http://www.ledevoir.com/culture/livres/133284/le-bloc-quebecois-au-service-du-canada

14e position. Des cabinets fantômes, voilà tout ce que le Bloc peut offrir

Le 7 août 2004, au lendemain d’une élection où il a remporté une majorité de siège au Québec, le chef du Bloc fait le dévoilement de son cabinet fantôme. L’attribution de poste à l’ensemble de ses députés sert peut-être la carrière et l’acquisition d’expérience professionnelle chez ces derniers, mais les Québécois et Québécoises méritent mieux que d’être représentés par des apparences qui ne font, au bout du compte, que critiquer et qui n’ont pas de prise sur les décisions. Le Chef du Bloc ne peut-être sérieux lorsqu'il prétend que cela va permettre de bien défendre les intérêts des Québécois. Les cabinets fantômes du Bloc hanteront-ils les Québécois encore longtemps ?

http://www.ledevoir.com/politique/canada/60870/bloc-quebecois-un-cabinet-fantome-qui-n-oublie-personne

15e position - Le Bloc Québécois laisse tomber les itinérants

Le 5 mai 2010, malgré les demandes expresses des organismes québécois luttant contre l’itinérance, le Bloc Québécois se joint aux conservateurs pour voter contre un projet de loi (C-304) visant à assurer aux Canadiens un logement sûr, adéquat, accessible et abordable. Selon le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), « On estime qu’entre 150 000 et 300 000 personnes se retrouvent sans abri à chaque année au Canada ». Le Bloc s’est opposé à ce projet tout simplement parce qu’il prévoyait la mise sur pied d’une politique nationale. Le Bloc ne bloque pas uniquement l’accès des Québécois à leur gouvernement; ils bloquent aussi les tentatives de mettre sur pied des politiques progressistes dont pourraient bénéficier tous les Canadiens, sous le douteux prétexte qu’il s’agit de politique nationale, donc pan-canadienne. Les libéraux, eux, ont voté pour ce projet. Voir le communiqué du FRAPRU demandant la collaboration du parlement pour ce projet :

http://www.frapru.qc.ca/spip.php?article507

16e position - Le Bloc attaque le multiculturalisme

Le 11 octobre 2007, le chef du Bloc Québécois va contre les intérêts des Québécois appartenant à des minorités ethniques en s’attaquant à la politique du multiculturalisme et en demandant que le Québec en soit exempté. En affirmant comme il l’a fait que les ‘valeurs québécoises’ n’incluaient pas celles à la base de la politique du multiculturalisme, en ignorant comme il l’a fait les bienfaits d’une politique qui a fait ses preuves pour l’intégration des immigrants et en refusant aux communautés issues de l’immigration qui souhaitent de préserver en sol canadien une partie de leur culture, le chef du Bloc refuse de prendre en compte les intérêts des Québécois nés à l’étranger et des Québécois ‘pure laine’ qui apprécient cette diversité. Affirmer que cela va à l’encontre des valeurs québécoises et des chances de survie de la culture francophone est tout à fait contraire à la réalité.

http://www.vigile.net/Duceppe-slams-multiculturalism

17e position - Les fausses victoires du Bloc

14 avril 2010, le Bloc annonce sur son site avoir emporté une énième victoire, cette fois-ci en faveur des créateurs et des artistes. Cette façon de faire du Bloc doit être dénoncée, parce derrière cette rhétorique victorieuse n’est associée aucune victoire concrète modifiant concrètement la qualité de vie des groupes au nom desquels le Bloc crie victoire. En annonçant sans cesse qu’il remporte des victoires en leur nom, pour chaque petite procédure parlementaire mise de l’avant et pour chaque vote en première lecture remporté, il crée l’illusion dans l’esprit des citoyens que même en étant dans l’opposition éternelle, le Bloc peut apporter quelque chose de concret. Or, il n’en est rien : la plupart des victoire du Bloc sont des victoires parlementaires sans conséquences qui ne modifieront pas la vie des gens. Les Québécois n’ont aucun intérêt à ce qu’on leur annonce sans cesse des fausses victoires.

Pour voir un exemple de fausse victoire : http://www.blocquebecois.org/bloc.aspx?bloc=2fe108b1-6f4f-4599-ae0b-1d966116e39d

18e position - Le Bloc nuit aux efforts diplomatiques du Canada
Le 13 mai 2010, le chef du Bloc Québécois Gilles Duceppe affirme que le Canada ne mérite pas faire faire partie du Conseil de sécurité sous les Conservateurs. Cette sortie allait à l’encontre des intérêts des Québécois, qui se soucient, comme les autres Canadiens, de l’influence que leur pays peut exercer dans le monde. Les Québécois, comme les autres Canadiens, ont besoin d’un gouvernement capable de faire entendre sa voix dans les forums internationaux. On peut critiquer le gouvernement en place sans nuire aux efforts diplomatiques visant à accroître l’influence du Canada dans le monde.

(http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201005/13/01-4280236-duceppe-le-canada-ne-merite-pas-un-siege-au-conseil-de-securite.php)

19e position - Le Bloc joue la carte identitaire

Le 15 octobre 2007, à l’aube de la rentrée parlementaire, le chef du Bloc Québécois affirme haut et fort que son parti entend jouer la carte identitaire pour contrer le vote conservateur. Une telle affirmation était totalement irresponsable tant son potentiel de division était grand. Jouer la carte identitaire, cela signifie diviser les Québécois entre les pures laines et les ‘autres’. Le plus haut intérêt des Québécois de toutes origines, en premier lieu des Québécois francophones, est d’être représenté par un parti qui ne cherchera pas à les diviser pour des raisons de culture, de langue ou de religion.

http://www.ledevoir.com/politique/canada/160564/rentree-parlementaire-le-bloc-jouera-la-carte-identitaire

20e position - Le Bloc rejette le gouvernement progressiste majoritaire

Le 11 octobre 2008, Gilles Duceppe affirmait, en pleine campagne électorale que les Québécois seraient mieux servis par un gouvernement minoritaire, craignant l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire. S’il avait vraiment eu à cœur les intérêts des Québécois, il aurait affirmé haut et fort qu’un gouvernement fédéral progressiste, humain et responsable devrait être élu en majorité. Une telle déclaration fut une énième démonstration que le Chef du Bloc mettra toujours les intérêts de son parti au dessus des intérêts des Québécois et des Québécoises.

http://www.ledevoir.com/politique/canada/210273/un-gouvernement-minoritaire-servirait-mieux-le-quebec