mardi 20 avril 2010

Chronique d’une désintégration annoncée

L'option souverainiste fait du surplace, le Bloc Québécois ne l'ayant pas fait progresser depuis 20 ans, malgré que cela soit sa mission et sa raison d’être. Imaginez une entreprise de conception de logiciel comme Microsoft qui n’aurait pas fait progresser sa mission depuis 20 ans; nous en serions encore aujourd'hui à la préhistoire en ce qui est de l'informatique. Il est naturel de penser que les actionnaires d’une telle entreprise s’en seraient désintéressés depuis longtemps. Et il est naturel de penser que ces mêmes actionnaires souhaiteraient investir dans d’autres projets de développement plus porteurs.

Par ailleurs, on compte parmi les souverainistes une aile gauche et une aile droite sur les plans économique et social, et ces deux groupes ne pourront plus longtemps être cimentés artificiellement par l'objectif de la séparation. Les effets de la dernière crise économique sur les finances de l’État, et par conséquent sur son rôle et les attentes qu’on peut avoir envers lui, amèneront des tensions entre les bloquistes, députés et sympathisants, de gauche et de droite. Ces tensions existent dans tous les partis, mais seront amplifiée au sein du Bloc Québécois eux-mêmes, alors que le nationalisme et le séparatisme, deux forces qui ont permis de gommer cette fracture idéologique, ne pourront plus remplir leur fonction.

La troisième force qui mènera le Bloc à se désagréger sera une volonté grandissante des Québécois de prendre une part plus significative que symbolique aux décisions qui les affectent. Les Québécois sont fatigués de protester et fatigués qu’on proteste en leur nom; ils veulent que ça bouge, ils veulent être partie prenante des décisions qui les touchent, et ce à tous les niveaux de gouvernement.

On répètera que le Bloc est légitime et qu’il a été élu démocratiquement. Soit. C’est tout aussi démocratiquement que les électeurs du Bloc se retourneront contre leur parti qui n’a jamais livré ses promesses, dont celle que de n’exister que pour quelques années. Un parti de l’opposition qui ne tient pas ses promesses, c’est du jamais vu.

En revanche, le Parti libéral du Canada constitue une option très intéressante pour de nombreux électeurs bloquistes. Aux plans économiques et au plan des politiques sociales, le PLC a toujours offert des plateformes parmi les plus progressistes parmi les pays occidentaux, tout en faisant preuve d’une grande prudence au plan fiscal. À n’en point douter, les Québécois recherchent cela.

1 commentaire:

  1. Superbe Philippe! Keep it up :)

    Il faut mettre de côté ceux qui nuit à la place du Québec, et le français, au Canada.

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