dimanche 4 avril 2010

La famille, le fédéral et nous

Coin Roy et Rivard (Parc familial Thérèse-Daviau)

La fête de Pâques et l’organisation d’une activité sur les familles dans l’est de Montréal à l’occasion de la Grande conférence de Montréal organisée par le Parti libéral du Canada le 27 mars dernier m’ont poussé à réfléchir sur la signification de la famille aujourd’hui. On associe souvent le thème de la famille aux valeurs conservatrices, comme dans le trio valeurs/traditions, travail et famille. Si cette association émerge spontanément dans nos esprits, c’est que la définition de la famille qu’on adopte souvent est elle-même très conservatrice. Or, il suffit d’un coup d’œil à la famille d’aujourd’hui et à ses préoccupations pour voir à quel point elle se présente sous des formes diverses. Familles recomposées, homoparentales, monoparentales, traditionnelles, adoptives, culturellement mixtes, élargies, immigrantes, etc. La famille québécoise, comme toutes les familles canadiennes, a le visage de la diversité de notre époque. Et la seule chose dont on puisse être sûr, c’est que la diversité des formes familiales, et des enjeux à la famille, augmentera au cours des prochaines années. Peut-être se fait-on une image trop simplifiée de la famille des années 50 et peut-être que la famille a toujours été une réalité complexe, mais le fait est que la diversité est une réalité incontournable de la famille contemporaine.

Ne connaissant pas toutes les arcanes des programmes gouvernementaux, je me suis posé la question de la place que peut jouer le gouvernement fédéral au sujet des enjeux liés à la famille. Après tout, les services sociaux et l’éducation, où peuvent être regroupés plusieurs enjeux familiaux, ne sont-ils pas liés aux champs de compétences des provinces ? À bien des égards, il suffit de voir les enjeux liés à la famille pour voir l’importance de voir tous les paliers de gouvernements, du fédéral aux commissions scolaires, mettre l’épaule à la roue.

Pour tous les enjeux suivants et pour bien d’autres, le fédéral a un rôle à jouer, que ça soit par des mesures fiscales, des programmes, des lois ou par un soutien aux organismes qui oeuvrent auprès des familles :

- Aide à la petite enfance/garderie
- Soutien aux familles immigrantes et réfugiées
- Soutien aux aidants naturels
- Soutien aux familles aux prises avec des troubles psychologiques et maladies mentales diverses.
- Aide aux mères adolescentes
- Politiques de sports amateurs pour les jeunes
- Création de parcs familiaux (pensons à l’accès au fleuve dans les comtés de Hochelaga)
- Prévention pour aider les familles à avoir une alimentation saine
- Fiscalité liée aux régimes de retraite
- Prévention en matière de santé
- Création de logements sociaux à prix abordables pour les familles
- Etc.

Je pense par ailleurs que réfléchir à la famille, c’est réfléchir aussi à ceux qui n’en ont pas, à ceux et celles qui ne peuvent profiter de ce premier réseau de solidarité et d’entraide que constitue la famille, et dont l’absence accroît notre détresse et menace notre sécurité et notre bien-être. L’État, après tout, est cet ultime filet social dont on a besoin quand rien ne va plus, quand la famille ne remplit plus son rôle. Si on adopte une vision plus large des enjeux familiaux, les enjeux suivants doivent être pris en considération:

- Les personnes en situation d’itinérance qui ont perdu, volontairement ou non, tous liens avec leur famille
- Les victimes d’abus physiques et sexuels par les proches, qui transforment la famille en un milieu hostile et dangereux
- Les personnes âgées sans enfants et sans liens familiaux.
- Les réfugiés et immigrants arrivés seuls au pays.
- Les enjeux liés à la planification familiale, y compris le droit inaliénable de femmes à l’avortement.

Pour tous ces enjeux, pour tous ces problèmes criants, est-ce que nous n’avons pas intérêt à ce que tous les paliers de gouvernement se concertent pour offrir les meilleurs services possibles à la population ? Est-ce que la solution ultime proposée par le Bloc québécois, la séparation du Québec du reste du Canada, aiderait vraiment les Québécois et leurs familles ? Est-ce que les familles québécoises gagneraient vraiment à ce que le fédéral, qui représente le pays dans toute sa diversité, soit effacé des sources possibles de soutien ? Poser la question, c’est y répondre.

À mon avis, ce que les gens veulent vraiment, c’est que leurs gouvernements travaillent ensemble.

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